Emploi dans les banques en Suisse
A fin 2022, les banques employaient en Suisse 92 019 personnes (en équivalents plein temps), soit 1 429 de plus qu’à fin 2021. Le taux de chômage dans le secteur financier était légèrement en deçà de son niveau dans l’économie globale, à 2,0 %. Il a baissé par rapport à 2021.

EVOLUTIONS EN 2023
Solidité de l’emploi dans les banques suisses avant les décisions concernant Credit Suisse
Evolutions en 2022
En 2022, les effectifs dans le secteur bancaire ont augmenté pour la troisième année consécutive (+1,6 %). En fin d’année, le taux de chômage dans le secteur financier était légèrement en deçà de son niveau dans l’économie globale, à 2,0 %.
A fin 2022, les banques employaient en Suisse 92 019 personnes (en équivalents plein temps), ce qui représente 1 429 postes de plus (+1,6 %) sur une année. Après une période d’érosion continue, les effectifs dans le secteur bancaire se sont ainsi accrus pour la troisième année consécutive et ont dépassé leur niveau de 2017. En décembre 2022, selon le SECO, le taux de chômage dans le secteur financier suisse s’établissait en moyenne à 2,0 %.47 Il était ainsi légèrement inférieur au taux de chômage dans l’économie globale (2,1 %). A fin 2022, on comptait 2 382 chômeuses et chômeurs inscrits relevant du secteur bancaire, soit 699 de moins qu’à fin 2021. Dans le courant de l’année 2022, les grandes banques ont supprimé 25 postes, alors que les autres groupes de banques en ont créé 1 453 au total. Cela confirme les prévisions optimistes qui ressortaient de l’enquête de l’ASB sur l’emploi dans les banques en Suisse réalisée l’année dernière. En raison de la hausse des effectifs, les charges de personnel ont augmenté de CHF 355,8 millions en 2022 par rapport à 2021. Pour ce qui est de la répartition des sexes au sein du personnel bancaire, la part des femmes dans les effectifs en Suisse est restée stable, à 38,3 % (35 263 équivalents plein temps). Comme les années précédentes, les banques Raiffeisen ainsi que les banques régionales et caisses d’épargne figuraient en tête des employeurs de main d’œuvre féminine, à respectivement 44,8 % et 44,5 %.
Graphique 22
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Solidité de l’emploi dans les banques suisses avant les décisions concernant Credit Suisse
Si l’emploi dans les banques suisses a baissé de presque 2 % au premier semestre 2023, cette évolution est imputable exclusivement aux effectifs à l’étranger. Les effectifs en Suisse se sont en effet légèrement accrus (+0,3 %). Pour autant, l’enquête de l’ASB ne permet pas de dégager des perspectives claires quant à l’évolution de l’emploi d’ici la fin de l’année. Les anticipations des banques interrogées sont certes positives pour le second semestre 2023, mais les prévisions des grandes banques ne sont pas prises en compte.
Selon l’enquête annuelle réalisée par l’ASB sur l’emploi dans les banques suisses, les effectifs en Suisse ont légèrement augmenté (+0,3 %, soit +297 postes) entre fin 2022 et juin 2023. En revanche, les effectifs à l’étranger se sont nettement réduits sur la même période: avec 5 326 entrées pour 8 839 sorties (en équivalents plein temps), la baisse s’établit à 3,9 %. A en croire les médias, Credit Suisse a enregistré au premier semestre 2023 une réduction accrue de ses effectifs à l’étranger. Si les effectifs des banques suisses ont toujours augmenté davantage à l’étranger que sur le territoire national au cours des dernières années, on assiste pour la première fois en 2023 à une évolution inverse, à savoir une progression des effectifs en Suisse et un net recul à l’étranger.
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Fortes incertitudes quant à l’évolution des effectifs d’ici la fin de l’année
Sur les 198 banques interrogées par l’ASB dans le cadre de son enquête, 122 se sont prononcées sur l’évolution des effectifs attendue d’ici la fin de l’année. Comme les années précédentes, elles sont une bonne moitié à tabler sur des effectifs à peu près stables, et un peu plus d’un tiers à prévoir des effectifs en hausse. Cette anticipation est identique à celle exprimée il y a un an pour la fin de 2022. Les banques interrogées sont donc globalement optimistes, comme c’est le cas depuis quelques années déjà: la part des banques prévoyant une baisse de leurs effectifs n’a cessé de diminuer depuis 2013, avec une exception en 2019. Cette tendance persiste en 2023, où les banques interrogées ne sont que 5,7 % à prévoir des suppressions d’emplois d’ici la fin de l’année. A la différence des résultats des enquêtes passées, ceux de l’enquête de cette année concernant les prévisions d’emploi en Suisse comportent une assez large part d’incertitude et sont à interpréter avec prudence. En effet, dans l’attente de décisions importantes en relation avec la reprise de Credit Suisse par UBS, les prévisions des grandes banques ont été sciemment écartées. Il est encore impossible de dire dans quelle mesure cette reprise impactera les effectifs en Suisse ni à quelle hauteur d’éventuelles suppressions d’emplois au sein des grandes banques seront compensées par des créations d’emplois dans d’autres banques suisses.
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Créations d'emplois en vue dans plusieurs domaines d'activité
Au-delà de la tendance générale, les banques ont été interrogées aussi sur leurs prévisions quant à l’évolution de l’emploi selon les domaines d’activité. L’analyse de leurs réponses montre que dans les domaines Retail Banking, Wealth Management et, dans une moindre mesure, Logistique, elles ont tendance à prévoir des créations d’emplois. Dans les domaines Asset Management institutionnel et Opérations de négoce, elles anticipent dans leur immense majorité (environ 90 %) une stabilité de l’emploi d’ici la fin de l’année. Les tendances attendues en matière d’emploi dans les différents domaines d’activité n’ont donc pas changé en 2023 par rapport à 2022.
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Persistance d’un taux de chômage très faible dans le secteur financier au premier semestre 2023
A la fin de l’année 2022, que ce soit dans l’économie globale (2,2 %) ou dans le secteur financier (2,0 %), le taux de chômage était nettement inférieur à ses niveaux des années précédentes, conditionnés par la pandémie de COVID-19. Courant 2023, il est resté stable dans le secteur financier (juin 2023: 2,0 %) mais, dans l’économie globale, il a franchi à la baisse la barre des 2 % (juin 2023: 1,9 %), confirmant ainsi la reprise sur le front de l’emploi. La demande de personnel qualifié est forte. Selon la statistique de l’emploi (STATEM) de l’Office fédéral de la statistique (OFS), au premier trimestre 2023, on comptait 6 600 postes à pourvoir dans l’ensemble du secteur financier.
47 SECO (2022). Situation sur le marché de l’emploi, décembre 2022.