Outlook 2024

Télécharger la version imprimable (PDF)

DE | FR | EN

Résultat consolidé et opérations d’intérêts

La stagnation des opérations d’intérêts pèse sur le résultat consolidé

Selon les expert.e.s interrogé.e.s, après avoir affiché une dynamique réjouissante en 2023, le résultat consolidé des banques en Suisse devrait être stable en 2024. Le resserrement des marges d’intérêts pèse sur les perspectives de croissance.

En 2023, à l’issue d’une progression réjouis­sante surtout sensible au sein des banques à vocation nationale, le résultat consolidé avait atteint un niveau élevé qu’il devrait conserver en 2024. Les opinions des personnes interrogées divergent néanmoins: 29 % d’entre elles tablent sur une hausse du résultat consolidé, 36 % sur une baisse et seulement 29 % sur un niveau inchangé. Les prévisions concernant le résultat consolidé, par ailleurs très positives, sont assombries par la baisse attendue du résultat des opérations d’intérêts. Les expert.e.s prévoient une baisse persistante des taux d’intérêt, une concurrence accrue en matière de crédit, et donc une érosion des marges d’intérêts. En 2023, les lourdes charges liées à Credit Suisse avaient pesé sur le résultat des opérations d’intérêts. Au niveau de la branche, l’élimination de ce facteur spécifique devrait atténuer les effets de l’érosion des marges sur le résultat des opérations d’intérêts. Les expert.e.s considèrent en outre que ces effets pourraient être compensés en tout ou en partie par une évolution positive du résultat des opérations de commissions et prestations de services ainsi que des opérations de négoce. Sur l’année en cours, les actifs sous gestion devraient continuer d’augmenter et la volatilité boursière s’accentuer.

Graphique 7

Graphique 8

Les expert.e.s prévoient une croissance du crédit inférieure à la moyenne des cinq dernières années. C’est particu­lièrement vrai dans le domaine du crédit hypothécaire, où 40 % des personnes interrogées anticipent une croissance négative. Cette évolution s’explique par la baisse de l’offre sur le marché immo­bilier ainsi que par la multiplication des recours et des réglementations en matière de construction. S’agissant des crédits non hypothécaires, leur croissance en 2024 devrait être conforme à la moyenne pluri­annuelle, qui est d’environ 2,0 %. Les perspec­tives conjoncturelles légèrement positives en Europe et en Suisse ainsi que des hausses des salaires réels pourraient entraîner une croissance plus forte que prévu de l’octroi de crédit.

Afin d’évaluer plus finement les perspec­tives en matière d’opérations d’intérêts, les expert.e.s ont été invité.e.s à réagir à une série d’affirma­tions. Les personnes inter­rogées considèrent majoritairement que les non-banques octroieront de plus en plus de crédits aux entreprises à l’avenir, ce qui intensifiera encore la concurrence. Beaucoup d’entre elles ont également confirmé que si les marges d’intérêts sont très faibles en Suisse en comparaison internationale, c’est pour des raisons structurelles. Cela laisse présager des défis de taille pour les banques suisses dans le domaine des opérations d’intérêts – d’autant plus que selon une majorité des expert.e.s interrogé.e.s, les marges d’intérêts actuelles ne sont pas viables. Malgré le montant accru des réserves minimales requises, la rémunération des comptes de virement détenus auprès de la BNS offre toujours une possibilité d’investis­sement attrayante pour les banques suisses.

Graphique 9