Baromètre bancaire 2022

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Gestion de fortune

A fin 2021, le total des actifs sous gestion dans les banques en Suisse s’établissait à CHF 8 830,3 milliards (+12,1 %). Cette forte progression par rapport à 2020 reflète la reprise des marchés après la pandémie de COVID-19: elle a eu pour principal moteur une augmentation des porte­feuilles de titres de près de CHF 1 000 milliards.

En 2021, les actifs sous gestion de la clientèle suisse ont augmenté de CHF 414,5 milliards, ceux de la clientèle domiciliée à l’étranger ont même augmenté de CHF 537,2 milliards. Au total, la croissance des actifs sous gestion dans les banques en Suisse a donc été forte, à +12,1 %. La hausse notable des porte­feuilles de titres (+14,3 %) a joué un rôle moteur dans cette évolution. Dans la mesure où les portefeuilles de titres représentent environ 90 % des actifs sous gestion, le recul des dépôts fiduciaires et des engagements envers la clientèle hors dépôts à vue n’a pas eu d’impact sur le résultat global. La structure des porte­feuilles en dépôt par monnaies est restée inchangée par rapport à 2020. Le franc suisse est toujours la principale monnaie de placement, avec une part de plus de 50 %. Depuis 2011, on observe globalement une augmentation constante des actifs sous gestion.

EVOLUTIONS EN 2022

Recul des actifs sous gestion au premier semestre 2022

Evolutions en 2021

Actifs sous gestion en Suisse et à l’étranger

En 2021, les actifs sous gestion dans les banques en Suisse ont affiché une hausse marquée, à CHF 8 830,3 milliards (+12,1 %). Cette hausse concerne tant les actifs de la clientèle nationale que ceux de la clientèle étrangère. Elle a été portée par la forte augmentation des portefeuilles de titres détenus en dépôt pour le compte de clients.

Les actifs sous gestion se composent des portefeuilles de titres détenus en dépôt pour le compte de clients (CHF 7 937,8 milliards), des engagements envers la clientèle hors dépôts à vue (CHF 783,7 milliards) ainsi que des engagements fiduciaires (CHF 108,8 milliards). En 2021, sous l’impulsion d’une évolution très favorable du marché, les portefeuilles de titres ont augmenté d’environ CHF 993,8 milliards par rapport à 2020. En revanche, les engagements fiduciaires (–10,8 %) et les engagements envers la clientèle hors dépôts à vue (–3,6 %) se sont inscrits en baisse. Comme les portefeuilles de titres constituent la part de loin la plus importante des actifs sous gestion, leur forte croissance a plus que compensé l’évolution négative des autres postes. Après la crise financière et économique de 2008, on a assisté à un recul spectaculaire des actifs sous gestion. Les portefeuilles de titres détenus en dépôt pour le compte de clients, en particulier, ont subi de lourdes pertes en raison de l’effondrement des cours de Bourse. Mais à partir de 2011, où ils s’établissaient à CHF 5 245 milliards, les actifs sous gestion ont progres­sivement repris des couleurs pour atteindre CHF 8 830,3 milliards en 2021. La part des actifs sous gestion de la clientèle étrangère a baissé entre 2011 et 2021, passant de 51 % à 47,4 %. Cela s’explique par plusieurs raisons. Tout d’abord, il y a l’effet monétaire. La clientèle étrangère détient une part d’actifs libellés en euros et en dollars américains nette­ment plus importante que celle de la clientèle suisse. Or les parts des actifs sous gestion sont calculées en francs suisses. Dès lors, si le franc suisse s’apprécie, la part des actifs de la clientèle étrangère baisse par rapport à celle de la clientèle suisse. En deuxième lieu, il y a sans doute aussi les exigences accrues quant à la conformité fiscale des clientes et des clients des banques. Afin de régulariser leur situation, nombre de clientes et de clients étrangers ont rapatrié au moins partiellement leurs avoirs dans leurs pays d’origine. Néan­moins, bien que les actifs sous gestion de la clientèle étrangère aient diminué par rapport à ceux de la clientèle suisse entre 2011 et 2021, ils ont augmenté de CHF 537,2 milliards (+14,7 %) sur la même période. Cette évolution récente pourrait s’expliquer par la hausse des cours des actions ainsi que par l’appréciation du dollar américain par rapport au franc suisse. En 2021, la Suisse est restée le numéro 1 mondial en matière de gestion de fortune trans­frontalière pour le compte de clientes et de clients privés. Les portefeuilles se sont inscrits en hausse de 10,9 % par rapport à l’année précédente, à CHF 2 395,3 milliards.

Graphique 20

Graphique 21

Portefeuilles de titres

Graphique 22

Les portefeuilles de titres constituent la majeure partie des actifs sous gestion. En 2021, l’assouplissement des mesures liées à la pandémie de COVID-19 ainsi que la politique monétaire expan­sionniste des banques centrales ont dynamisé les cours de Bourse dans de nombreuses régions du monde. Il en est résulté une forte hausse des portefeuilles de titres (+14,3 %).

Les portefeuilles de titres détenus en dépôt pour le compte de clients ont fortement augmenté (+14,3 %) en 2021. Cette croissance notable par rapport à 2020 s’explique par la détente sur le front de la crise sanitaire, qui a poussé les cours de Bourse à la hausse, ainsi que par la solidité persistante du franc suisse. Entre le début et la fin de l’année, le SMI a nettement progressé (+2 070 points, soit +20,3 %). Dès le mois d’avril 2021, il avait retrouvé son niveau d’avant la pandémie de COVID-19. Le MSCI World Index a affiché quant à lui une hausse de 22,4 % en 2021. Au cours de l’année, le franc suisse s’est apprécié de 3,6 % par rapport à l’euro, mais il a perdu environ 3,5 % par rapport au dollar américain. On distingue quatre types de portefeuilles de titres: «Actions», «Parts de placements collectifs», «Obligations» et «Autres». Alors que tous n’avaient que faiblement varié en 2020, certains se sont inscrits en forte augmentation en 2021. Les plus dynamiques ont été les portefeuilles de type «Actions» (+20,8 % par rapport à 2020), suivis des portefeuilles de type «Parts de place­ments collectifs» (+15,2 %). Les portefeuilles de type «Obligations» sont restés stables (–0,6 %). On peut en conclure que l’augmentation des porte­feuilles de titres résulte principalement de la hausse des cours de Bourse, et ce depuis longtemps: sur la dernière décennie, elle s’est établie à 87,2 % au total. Sachant que les portefeuilles de type «Obligations» sont restés stables sur cette période, il apparaît qu’historiquement, la croissance globale des portefeuilles de titres a été tirée à la hausse par les portefeuilles de type «Actions» et «Parts de placements collectifs».

Structure des portefeuilles en dépôt par monnaies

La structure des portefeuilles en dépôt par monnaies est restée stable par rapport à 2020. A fin 2021, plus de la moitié des portefeuilles en dépôt étaient libellés en francs suisses. Un quart d’entre eux étaient libellés en dollars américains, tandis que l’euro et les autres monnaies se partageaient le dernier quart.

Le franc suisse reste la principale monnaie de placement, d’autant plus que sa part dans les portefeuilles en dépôt a légèrement augmenté entre 2020 (52,5 %) et 2021 (53 %). Les parts respectives des autres monnaies, elles aussi, n’ont que très faiblement varié: –0,3 point de pour­centage pour le dollar américain, +0,8 point de pourcentage pour l’euro. Si environ deux tiers des titulaires de dépôts libellés en francs suisses sont suisses, la situation est inversée en ce qui concerne le dollar américain et l’euro: environ deux tiers des titulaires de dépôts libellés dans ces monnaies sont étrangers.

Graphique 23

Recul des actifs sous gestion au premier semestre 2022

Après une forte hausse en 2021, les actifs sous gestion ont évolué en sens inverse (–4,4 %) au cours des premiers mois de l’année 2022. Ce recul s’explique par la contraction des portefeuilles de titres (–5,5 %), elle-même due principalement à l’évolution défavorable des marchés d’actions.

Les fortes incertitudes qui ont marqué les premiers mois de l’année 2022 ont eu des réper­cussions sur le volume des actifs sous gestion dans les banques en Suisse: à fin mai 2022, ces derniers s’établissaient à CHF 8 205 milliards, en baisse de 4,4 % par rapport à fin 2021. Cette baisse concerne tant les actifs de la clientèle suisse que ceux des clientes et des clients domi­ciliés à l’étranger. Elle s’explique par l’évolution défavorable des marchés d’actions et par la contraction corrélative des portefeuilles de titres, en recul de 5,5 % (–CHF 421,1 milliards). Le SMI, qui a perdu jusqu’à 20 % au premier semestre 2022, reflète lui aussi la correction sur les marchés d’actions. Les engagements envers la clientèle ont augmenté de CHF 25,5 milliards (+3,3 %) pendant les premiers mois de 2022, avec une forte poussée des engagements envers la clientèle étrangère (+17,7 %). Quant aux engagements fiduciaires, ils se sont inscrits en hausse de CHF 17,7 milliards (+16,8 %) – mais cela n’a guère eu d’incidence, car ils ne repré­sentent que 1,5 % du total des actifs sous gestion.